Tout n’est pas permis. Chaud devant, boules puantes
10 commentairesL’écriture d’un roman à clé est un art subtil. Pour l’auteur, son intérêt consiste à décrire des personnages réels et connus tout en changeant leur nom de manière à ce que le lecteur les reconnaisse sans que l’auteur encourt la diffamation quand le propos est à charge. Le lecteur y trouve son compte quand le plaisir de la lecture se double de l’excitation du jeu de piste.
Le roman de madame Corinne Delmouly – nom connu à Groix pour être celui de son époux, fondateur de la course La Groisillonne – n’a rien de tout cela, à part la prétention du genre. Tout commence par un titre en forme de jeu de mot « Quand Groix s’emmêle… ». Attention les yeux, les points de suspension en disent long. Voilà le bouquin qui met les pieds dans le plat pour s’attaquer aux célébrités locales, le tout accompagné d’un gros clin d’œil de connivence. « Je dis ça, je dis rien, entre nous on se comprend. » Mais la promesse est tenue à l’insu de l’auteure : l’intrigue est un fatras de fils où l’on se perd dès la troisième page, au point où on se demande si l’auteur elle-même n’est pas en train de se prendre les pieds dans les fils du tapis du synopsis tissé avec la Résistance à l’occupant allemand, la collaboration et des femmes – honteusement - tondues par des résistants de la dernière heure. Mais trêve de critique de style, venons-en au fond.
Ce roman est une charge aussi lourde que grossière contre une figure politique de Groix hyper connue sous le nom de son blog Anita-de-Groix. Cible de choix donc. Dans ses écrits elle est fort heureusement polémique au point d’en faire une signature, assumant parfaitement son rôle de trublion de la vie politique groisillonne. A la manière d’un Canard enchaîné local, elle secoue le cocotier des petits arrangement locaux chaque fois que l’occasion se présente, balance un coup de pied dans la fourmilière du politiquement correct pour réveiller le citoyen endormi, parfois avec un peu de mauvaise foi propre à l’exercice de polémiste, mais le plus souvent à bon escient. J’en ai personnellement fait les frais lors de la campagne municipale de 2020 : j’étais une cible facile comme tête de liste tombée du ciel d’une équipe rassemblée à la hâte et pas particulièrement légitime à occuper cette fonction. Mais il fallait bien que quelqu’un s’y colle sans quoi l’opposition au système en place aurait disparu, ce qu’Anita a fini par reconnaître.
Pas étonnant qu’elle dérange, énerve et suscite jusqu’à de la haine chez ceux qu’elle canarde même en dehors des dates d’ouverture de la chasse. Manifestement Corinne Delmouly fait partie de cette dernière catégorie. Sous le nom de Marceline Le Scornec, Anita-de-Groix est habillée pour l’hiver en sorcière aussi repoussante que manipulatrice, aussi méchante que revêche, affublée d’un mari qu’elle méprise, ivre du matin jusqu’au matin suivant, et persécuté par une épouse qui se laisse aller, vêtue hiver comme été d’un jogging informe. Ses compétences en matière de tenue d’un blog d’informations ? Elles ont été acquises en quelques heures au cours d’un stage financé par l’ANPE après avoir été licenciée d’une conserverie. Autant dire rien de sérieux. Pour Corinne Delmouly, pas étonnant que celle qui prétend à la rigueur journalistique confonde manipulation et information.
Écrits sous la forme d’une enquête, tous ces qualificatifs tomberaient sous le coup de la diffamation et au bout du compte seraient condamnés tant ils ne sont pas vérifiés et de surcroît très éloignés de la réalité. On voit bien en quoi l’entourloupe du roman à clés permet à l’auteure, par ailleurs avocate, d’échapper aux poursuites. Encore que la ficelle est tellement grosse, qu’un juge pourrait se saisir d’une plainte. Le blog d’Anita, si exaspérant soit-il parfois, est un blog d’humeur avec le même rapport à l’actualité que peut avoir une caricature dans Charlie Hebdo. Il est devenu indispensable à la vie politique de l’île. On aime ou on n’aime pas, mais on doit le reconnaître. Et surtout, au nom de la liberté d’expression, on n’attaque pas la personne de son auteur en la couvrant de propos injurieux.
Reste une question : pourquoi avoir sorti ce livre quand démarre la campagne électorale, à moins d’un an des élections municipales ? L’audience du site Anita-de-Groix est très importante, et pas uniquement composée d’opposants à l’équipe municipale en place. Les prochaines élections s’annonçant serrées, discréditer pour l’affaiblir le plus puissant réseau d’informations locales alternatif à celui de la majorité sortante peut être vu comme le petit plus qui pourrait changer le cours de l’Histoire. Une sorte de boule puante qui ne s’assume pas en quelque sorte. Petit bras et risque pour l’arroseuse d’être arrosée.
Jean-Claude Jaillette
(Cet article est un billet d’humeur qui n’engage que son auteur)
Vos commentaires
# Le 30 juin à 14:40, par Anita
Bien sûr, je ne m’appuierai pas sur ton avis concernant la possibilité de porter plainte, je considère que ce serait faire trop d’honneur à des personnes qui ne le méritent pas.
Par contre, j’ai beaucoup de mal à retenir les proches de ma famille et surtout mon "pochtron" de voisin de bureau qui, bien que jamais belliqueux, sait envoyer aussi des scuds qui font mal !
La madame, nouvelle groisillonne (et encore c’est à voir si, comme beaucoup se parant du titre, elle est présente ici 6 mois de l’année) l’avocate parisienne donc a eu le tort de situer l’époque de création de notre blog ce qui permettrait à un juge de reconnaître la personnalisation du préjudice. Un conseil de professionnel du droit m’a ainsi été donné.
J’ai retrouvé en plongeant dans les archives des avis donnés à la clôture du site qui sont quasiment les mêmes que les commentaires reçus récemment. J’écrivais alors à ce sujet :
"Avoir osé un temps l’open-publishing dans un milieu impréparé voire hostile nous a causé bien des sueurs froides (et un dégât collatéral injustifiable) mais cela a abouti à une reconnaissance du travail effectué notamment lors de la dernière campagne électorale. C’est un plaisir de s’entendre dire par des personnes ne partageant pas (et de très loin) nos opinions : "Félicitations : vous transmettez les faits comme ils sont et vous publiez les textes que l’on vous soumet pour respecter la pluralité".
Un autre exemple, écrit par quelqu’un que je ne fréquentais pas (loin de là) et que personne ne pourra plus contredire en direct :-(
Je laisse un peu de temps à "mon fan-club" pour apprécier le texte de Jean-Claude et le commenter et je me pencherai sur le lien avec les municipales un peu plus tard... on a encore quelques mois pour creuser le sujet et le rapport entre celles-ci et le "roman de gare" pour élèves de Cours Elémentaire.
# Le 30 juin à 19:18, par Philippe B. Nantes
Ne vous plaignez surtout pas Anita, vus auriez pu tombez sur un.e écrivain.e à l’intelligence supérieure à la moyenne et à l’imagination débordante.
Au lieu de vous prèter un fils prètre catholique, il ou elle aurait pu le transformer en imam salafiste avec une femme voilée de la tête aux pieds. Je sais que pour vous ca ne fait pas de différence, pour vous les deux sont des semeurs de racontar vivant de la naiveté de leurs semblables mais avec le nombre de primaires qui vont prendre ce bouquin baclé au pied de la lettre, il aurait pu en plus inciter à la haine raciste.
# Le 30 juin à 22:08, par Vincent
Les nanars ne trônant pas sur ma table de chevet, j’espère juste que, l’époque de la libération de la poche de Lorient s’y prêtant notablement, l’auteure n’a pas oublié de peindre aussi la Marceline en antisémite.
Ça rattraperait un chouïa la « charge aussi lourde que grossière » parce que ça « matcherait » super bien avec notre Anita défenseur du peuple gazaoui génocidé...
# Le 30 juin à 23:37, par Sylvie Delanoy
Bonjour, et bravo pour le blog très riche en contenu très divers. C’est toujours une source pour trouver des informations sur l’histoire de Groix. Et j’apprécie souvent la lecture des commentaires qui peuvent être aussi instructifs que les articles.
Comme je n’utilise pas de pseudo tout le monde pourra facilement voir que je travaille pour la maison d’editions qui a publié ce livre.
J’avais souligné la probabilité qu’il puisse être lu comme une charge compte tenu du fait de l’existence de ce blog historique. Et qu’il aurait été judicieux de faire une préface pour exposer qu’il ne s’agit que d’une fiction pour imaginer ce qui pourrait se passer si quelqu’un de malintentionné utilise un de ses Média du net pour propager de fausses informations, un sujet totalement d’actualité on le voit trop. Le contexte d’une île offre par ailleurs un huis clos propice à amplifier le scénario.
Et par ailleurs je pense que les imbroglios familiaux sont la matière première que rencontre l’auteure dans son métier d’avocate spécialisée dans le droit de la famille.
Les auteurs de fiction partent d’éléments réels pour imaginer des histoires. Admettons que celle-ci est assez maladroite compte tenu du contexte insulaire et du souhait certainement de s’intégrer sans heurt.
Anita ne démentira certainement pas qu’un blog en vue puisse conférer un certain pouvoir mais il n’y a pour moi aucune identification possible entre elle et Marceline.
# Le 1er juillet à 06:33, par Anita
""imaginer ce qui pourrait se passer si quelqu’un de malintentionné utilise un de ses Média du net pour propager de fausses informations, ""
C’est trop beau ça ! ce serait les commentateurs du ""livre"" qui galéjeraient en faisant le rapprochement entre "le blog d’Anita" et celui de Marceline et, partant la confusion entre les deux blogueuses. FAUDRAIT QUAND MEME PAS PRENDRE LES ENFANTS DU DIABLE POUR DES CANARDS SAUVAGES !
Tiens, ça me donnerait presqu’envie de laisser mes proches aller de ce pas directement chez le proc pour voir ce qu’un juge en penserait :-)
Est-ce si difficile d’admettre que l’auteure, mise en garde par son éditrice, puisse persister dans sa volonté de dégommer quelqu’un ayant contribué par le passé à faire échec à un investissement immobilier qui devait beaucoup lui importer ?
Et naturellement aussi difficile de penser qu’il faut bien se prémunir contre ce que LE blog va sortir d’ici les municipales dont nous avons pu constater qu’elles sont depuis des années dans le viseur du conjoint de l’avocate ?
Faut-il que le bénéfice attendu de la publication de ce livre auprès d’électeurs pas futés ait de l’importance pour laisser deviner aussi peu de réflexion et même d’intelligence !
Dans tous les cas, Sylvie, vous méritez bien une reconnaissante sonnante et trébuchante de la part de votre futur (ou déjà ?) employeur. Engager votre nom dans une défense aussi hasardeuse mérite bien une promotion.
# Le 1er juillet à 07:02, par Sylvie
Fait de mon libre arbitre. Je ne suis pas salariée de l’éditeur et je déplore tout ce pataquès pour un roman.
# Le 1er juillet à 07:19, par Anita
"je travaille pour la maison d’editions qui a publié ce livre."
ça n’est pas loin d’un emploi ça ...
le pataquès était prévisible.. pour toute personne informée avec un minimum de réflexion !
# Le 1er juillet à 07:38, par Anita
Pour Vincent : stp ne prends pas le risque d’ajouter de l’ignominie à la bêtise ambiante : je ne suis pas ANTISEMITE, je suis ANTISIONISTE. J’ai plusieurs dictionnaires à la maison à disposition des personnes ne sachant pas faire la recherche adéquate sur le net.
ce ne serait pas une évolution du Point Godwyn cette histoire d’antisémitisme et de Pro-Palestine ?
# Le 1er juillet à 10:30, par Vincent
Désolé Anita que tu n’aies pas perçu le troisième degré de mon propos.
Tu as raison, l’ignominie est bien présente, ambiante, ceci peut expliquer cela.
Tu peux être rassurée - si besoin était - je suis de ceux qui bataillent aussi à contrer l’inversion des valeurs.
Et aujourd’hui que nous ne vivons plus en France mais en Absurdie, sache bien que je suis au moins aussi « antisémite » que toi ;o)
Pardon pour le petit bonhomme qui rigole, mais je pense à tous ceux qui se ridiculisent en traitant les antisionistes d’antisémites, et ça me fait bien marrer. Et pour ceux qui acceptent le débat - ce qui est rare, et comme on les comprend - le ridicule se mue en humiliation.
# Le 1er juillet à 10:52, par Anita
J’avais bien perçu Vincent mais en 25 ans j’ai appris qu’hélas j’ai aussi quelquefois des lecteurs qui n’ont pas la lumière à tous les étages et qu’il vaut mieux que je précise avant de me prendre encore un tombereau d’insultes, anonymes le plus souvent, comme il se doit de la part de ces faux culs ignorants !!
Vu le nombre de visites liées à la publication de l’article de Jean-Claude, je ne m’avance guère en pensant qu’il y en a, soutiens d’un "livre" pour Cours Elémentaire.
Et ça vote, ça monsieur, la République étant généreuse avec son vote universel !